Par l'entremise des idées diffusées par les médias écrits, cet article étudie la manifestation de la relation entre l'homogénéité et l'hétérogénéité sociales. Notre échantillon, composé de 11 020 articles provenant d'hebdomadaires et de quotidiens canadiens et français, permet d'observer comment deux cultures différentes, une canadienne et l'autre française, peuvent partager des idées similaires, tout en maintenant leur individualité. Si les phénomènes de l'homogénéité et de l'hétérogénéité sont souvent perçus comme contradictoires, cet article mettra cette perception au défi.
Cet article explore deux préoccupations méthodologiques liées à la méta-analyse de données textuelles : 1) le danger de la « décontextualisation » des idées comme conséquence d'une quantification des données textuelles; et 2) le principe selon lequel il importe de déterminer le cadre historique et l'origine du document avant de procéder à l'analyse. Pour ce faire, nous nous appuyons sur le traitement de 11 020 articles de périodiques parus au Canada et en France en 2005 effectué par le logiciel SPAD. Nous concluons que ce logiciel répond bien à la première préoccupation. SPAD produit des analyses de facteurs des données lexicales tout en offrant au chercheur la possibilité de retourner au texte et de vérifier le « sens » des mots. Toutefois, notre étude de cas montre aussi comment un échantillon de cette taille rend difficile la prise en considération a priori du cadre historique et de l'origine du document. Pour montrer comment il est possible de réaliser des méta-analyses en dépit de cette difficulté, nous nous référons à des principes proposés par les études relationnelles et par la systémique complexe.
Toujours animé par des analyses qui privilégient l'étude des normativités en collision dans leur propension à éclairer la relation entre l'organisation du travail et la santé des professionnelles, nous avons, pour le présent texte, isolé cet énoncé : « Je trouve admirable quelqu'un qui est capable de faire plus que ce que son devoir commande ». Tiré d'un questionnaire d'enquête utilisé en 2012-2013 auprès de 1 197 travailleuses et travailleurs sociaux du Québec de l'Ontario, cet énoncé nous permettra de savoir si ce genre de comparaison dite ascendante affectera la souffrance au travail. Nos résultats seront aussi testés en présence de deux ensembles de variables de contrôle : les conditions de travail et les facteurs structuro-organisationnels. De nombreuses études confirment déjà l'influence de ces facteurs sur le bien-être et la souffrance au travail. Cherchons donc à voir si, en plus de ces variables contrôles, le fait de se comparer aux pairs au travail qui se livrent à l'hyperactivité professionnelle affecte le bien-être en dépit des autres variables imposantes.
Cet article vérifie trois hypothèses d'ordre épistémologique. La première veut que les sciences humaines, quand elles se penchent sur une question, le font presque par nécessité dans un cadre interdisciplinaire. La seconde propose que l'ensemble des écrits des chercheurs des sciences humaines, quand il porte sur une question particulière, peut être ramené, dans ses grandes lignes, à un nombre limité de catégories sémantiques. La troisième hypothèse suggère que l'analytique et l'éthique soient fortement associés. Pour vérifier ces hypothèses, l'analyse porte sur un corpus de milliers de résumés d'articles qui ont été publiés dans des revues avec comité de lecture et qui ont pour objet les organismes internationaux. Les trois hypothèses trouvent confirmation.